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Elles en chambre

par Juliette Mézenc

Visite guidée

Entre essai et poésie, une continuation, près d’un siècle plus tard, de la réflexion conduite par Virginia Woolf dans son essai « Une chambre à soi », sous la forme d’une visite guidée des chambres de femmes écrivains. Chambres d’écriture imaginées sous la surface, dans des régions dissimulées au regard, obscures, maintenues à part d’un quotidien souvent mené de front. Ou comment allier espace intime et contraintes matérielles d’une façon infiniment subtile pour ménager sa liberté intellectuelle.

Avec également des contributions de Marie Cosnay, Liliane Giraudon, Christine Jeanney, Emmanuelle Pagano, Cécile Portier et Anne Savelli.

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Lecture d'un extrait par l'autrice, avec interventions musicales de Jean Poinsignon

Parution :
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Extrait :

Dans la chambre d’Hélène Bessette

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Passons dans la chambre suivante
je vous prie
Il suffit de pousser une porte
Oui, absolument
la chambre de Bessette communique avec celle de Sarraute
Sur la porte, voyez, c’est écrit
Les phrases nous trompent car le langage nous impose plus de logique qu’il n’en est souvent dans la vie, et parce que le plus précieux de nous-même est ce qui reste informulé
Pensée à peine pensée #tropisme
(toutes ces phrases-à-peine-des-phrases juste derrière la paroi = toutes ces PAPDP qu’on retient + ces PAPDP qu’on formule sans y penser + ces PAPDP qui frôlent la conscience + etc.)
Mais de ce côté-ci
refermez bien la porte derrière vous svp
ça HURLE (chez Bessette)
Et vous allez loin comme ça, hurle l’éditeur récalcitrant
Parce que : rien qui hurle plus que la pensée à peine pensée
(elle prend tout l’espace)(et la paroi est si mince pour qui n’est pas dupe)
Et si ça hurle c’est aussi peut-être parce que
Levez les yeux mesdames et messieurs
Oui, absolument
Comme dans Terminator
(je vois qu’on a de la culture… C’est bien… ça)
Vous la voyez comme je la vois
C’est bien une plaque d’acier qui s’abaisse à vitesse lente inexorable
À deux mètres now au-dessus de nos têtes #broyage
alors
écrire vite
ÉCRIRE VITE
PLUS VITE

 

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Critiques :Maxime Decout et Estelle Mouton-Rovira dans RELIEF a écrit:

Un grand entretien autour de Elles en chambre

Jean-Philippe Cazier dans Mediapart a écrit:

Elles en chambre, de Juliette Mézenc, interroge les conditions, les processus et les finalités de l’écriture. Mais il ne s’agit pas d’un essai, puisque le livre se situe dans une sorte d’espace nomade et multiple où la réflexion, la rêverie, la fiction, la poésie se rencontrent pour créer un livre et un discours atypiques qui déplacent et débordent les frontières, les limites des êtres, des genres, des langages.

Ainsi, le livre de Juliette Mézenc n’est pas uniquement une réflexion, il est une pratique de ce qui est défini comme la finalité de l’écriture, ou mieux, son mouvement (…)

Elsa Gribinski dans Junk Page a écrit:

(…) Room, en anglais, c’est la chambre, la pièce. C’est aussi l’espace. Avec les mots de Virginia Woolf : « La liberté de penser les choses en elles-mêmes. » De chambre en chambre, la visite des lieux (ceux qui vous entravent, ceux qui vous libèrent) constitue une galerie de portraits en camera subjective. Danielle Steel y joue l’intruse mais introduit aux autres, derrière la surface lisse et vitrée, plus chiffrée que lettrée, sonnante et trébuchante, d’une chick lit au kilomètre et au reflet peu flatteur. Au-delà du miroir, la suite est intime. C’est celle des chambres de Sylvia Plath, tunnels, gouffres, à peine une échappée belle – la ligne de fuite s’achève en fuite de gaz. Celle de Shahrnush Parsipur, de l’Iran à l’exil, d’une prison à l’autre. Celle de Monique Wittig, « guérillère » d’un féminisme qui, en France, eut tôt fait de l’oublier (…)

Olivier Quelier dans grandeursrvitude a écrit:

Elles en chambre est un livre sur les chambres des femmes. Les chambres des femmes écrivains, s’entend, comme une continuation de la célèbre « chambre à soi », de Virginia Woolf, indispensable pièce (physique et mentale) pour s’adonner se donner à l’écriture à la littérature.
Un livre étrange, Elles en chambre, hors genre, ni essai ni roman ni étiquette dont ici l’auteure Juliette Mézenc se fiche éperdument. Lui importent le texte, l’écriture, le dispositif mis en place.

Hors de question pour Juliette Mézenc de « rédiger » quoi que ce soit, mais bien d’écrire : « Rédiger est une façon de formuler sa pensée, une pensée déjà pensée qu’il s’agit de mettre en forme. Très bien. Ecrire, c’est tout autre chose. C’est plutôt une manière de découvrir sa pensée dans et par l’écriture, dans son mouvement, et dans le même temps trouver une langue pour le dire ». (…)


À propos de l’auteur

Juliette Mézenc a grandi dans les montagnes de l’Ardèche, elle vit et écrit dans les Cévennes. Elle travaille régulièrement avec d’autres écrivains et artistes, en particulier Stéphane Gantelet et Cécile Portier. Ses terrains de jeu : l’écriture « entre les genres », la fiction transmédia, la performance et le vidéopoème. Juliette Mézenc mène également de nombreux ateliers d’écriture auprès de publics très variés.
Lire un entretien avec l'autrice

Bibliographie

Cahiers de Bassoléa, L'Attente, 2022 • Journal du brise-lames, Publie.net, 2020 • Des espèces de dissolution, L'Attente, 2019 Laissez-passer, L’Attente, 2016 • Tu écris dans ta tête, in Une chambre à écrire, livre collectif, L’Ire des Marges, 2016Elles en chambre, L’Attente, 2014 • Poreuse, roman, Publie.net, 2012, 2018 • Sujets Sensibles, Publie.net, 2009